Direction l’île d’Hokkaido

Aller skier au Japon, voilà une idée qui pourrait paraître bien étrange, vue d’Europe et ses célèbres stations alpines. Mais l’amateur de poudreuse, lui, voit cela d’une toute autre manière. Il connaît déjà Niseko et l’île d’Hokkaido, d’ailleurs, car ses lectures l’ont souvent conduit à imaginer l’extrême légèreté de sa neige incessante qui en font sa réputation. Une vingtaine de mètres chaque année, les arbres recouverts parfois jusqu’à leur cime… La jeunesse australienne en a fait son QG, et Niseko est devenu en quelques années numéro 1 dans la bucket list. Trois vols et huit heures de décalage horaire plus tard, c’est non sans magie que vous découvrez la blancheur des premiers bouleaux, les congères de plusieurs mètres… Pas étonnant que l’univers du luxe voulait valoriser ce bijou. C’est le groupe YTL qui l’a permis, ouvrant la porte d’une destination pour le moins dépaysante…

C’est non sans une certaine passion pour l’originalité que nous voilà partis pour l’île d’Hokkaido. Les fins gourmets connaissent aussi, car c’est le cœur d’une gastronomie de haut niveau autour des produits de la mer qui l’entourent, exceptionnels. La destination en elle même a déjà quelque chose d’élitiste. Mais la plus grande surprise qui vous attend, c’est l’incroyable atmosphère paisible qui vous attend à Niseko Village : normal, les seules constructions sont deux hôtels ( Green Leaf et Hilton) et les villas privées de luxe Kasara, l’objet de notre visite. Donc impossible par votre fenêtre de voir autre chose que des arbres, de la neige et le Mont Yōtei, qui offre chaque jour de splendides couchers de soleil. Une sensation de pureté vous gagne très vite, sans vertiges et insomnies dues à l’altitude : le village est à 200 mètres, et le plus haut sommet à 1000 !

Les premiers contacts vous emplissent de sérénité, le visible respect de l’autre vous transporte sans délai dans un autre rythme. Le plus déterminant est le rituel des Onsen, à toute heure y compris la nuit: réparateur, spirituel, sensuel. On y prend goût et cela devient très vite addictif. Et vous savez quoi? Le bonheur de ne pas sniffer la tartiflette et la raclette à toute heure a son petit plaisir… Le départ de ski est facile, sans encombre ni files interminables; la signalétique très visible et en anglais simplifie le domaine skiable, relié aux trois autres villages Annapuri, Hanazono et Grand Hirafu, ce dernier étant le point de ralliement logique pour l’afterski dans des ambiances très internationales.
L’architecture générale des autres stations n’est pas spécifiquement traditionnelle japonaise, mais moderne australien, à l’exception de Kasara et de Niseko Village, qui eux glorifient le passé dans un contemporain chic (machyia style) fort appréciable. Oubliez cependant le shopping des magasins dits ‘de marques’.

Du sport, du fun et rien d’autre, jusque la nuit tombée puisque c’est une zone de vrai night-skiing, superbe expérience à vivre quotidiennement jusqu’à 20:30. La difficulté des pistes, c’est vous-même qui la construisez, avec une prédominante hors piste au milieu des arbres hors du commun: chaque jour, le bonheur de découvrir avec certitude une neige fraiche légère comme l’air fait l’essentiel. Plus haut dans les cimes, des expériences plus tendues vous attendent : ‘Mizuno no Sawa’, zone réservé aux experts et à autorisations spéciales, reste le graal du séjour. Tapez Niseko dans une fenêtre YouTube, et vous comprendrez…
Le plaisir de séjourner à Niseko Village est avant tout une expérience d’isolement, de contact direct avec la nature, dans un environnement haut de gamme et particulièrement reposant. De quoi revitaliser le mot «privilège»…

© Crédit photos Roland Abele & Jacques Alos